Sculpture

Têtes brodées

Après avoir travaillé la sculpture au travers de têtes d'inspiration tribale et d'animaux, dans une technique très particulière de papier mâché tressé, trituré, torsadé et teinté dans la masse, Yveline Tropéa a mis au point depuis trois ans un processus de création et de production minutieux et original, aboutissant à un ensemble d'œuvres à plat et en volume, sous forme de tableaux et de têtes entièrement brodés...

La réflexion autour de la tête, du visage, s'affirmait déjà comme une préoccupation récurrente de l'artiste depuis de nombreuses années. Dans la genèse de son oeuvre actuelle, il y avait eu des travaux autour du masque et du théâtre, la rappelant à son passé de comédienne. Importait aussi son intérêt pour les Arts Premiers, dont les masques sont évidemment une des expressions culturelles traditionnelles et symboliques majeures. S'esquissait enfin un pan d'une histoire familiale, qui la poussait à renouer les fils, à tisser les liens avec l'Afrique. Et c'est donc au gré d'un de ses séjours en Afrique qu'Yveline rencontre une jeune brodeuse burkinabé, dont l'ouvrage la fascine et lui donne envie, sans trop savoir comment encore, de travailler les fils de coton colorés. Quatre mois plus tard, une première tête brodée naît sous ses doigts, portant en elle quelque chose de joyeux, dans la vivacité multicolore des lacis de fils, en même temps qu'une certaine violence dans cette mise à vif, sous la peau et les os, d'une vie inconsciente qui palpite et circule.

Embroidered heads

Yveline Tropea’s first sculptures of this type were tribal inspired heads and animal heads, made in a particular technique of plaited, kneaded, twisted and tinted “papier mâché”. The study around the “head” and the face, has been a recurrent concern for many years. In fact, there had been some works about the mask and theatre, which reminded her the past as an actress. Her interest in Primitive Art, of which the mask is obviously one of the most traditional and symbolic cultural expression, was also important. Lastly, building ties with Africa was a way to go back to her family history.

In 2005, Yveline Tropéa developed a meticulous and original process of creation and of production leading to a set of flat works, in the form of some pictures, and of three dimensional works, with some entirely embroidered heads.

These works are immediately ambiguous, both joyful, in the mix-coloured brightness of the woven threads, and violent for certain, when the flesh is skinned alive, when, under the skin and the bones, the unconscious life appears, twitching, circulating, resisting, but still fragile.