Têtes brodées, planches anatomiques, tableaux allégoriques, vanités, madones, toutes les œuvres d’Yveline Tropéa sont sous-tendues de la question de la représentation de soi. Sur le motif de la fugacité de la vie, Yveline Tropéa opère un vaste syncrétisme, croisant antiques « Memento Mori » et vanités chères à la peinture classique. Ainsi, certaines scènes brodées rassemblent dans un joyeux fouillis un carnaval de squelettes, d’animaux et de fleurs, inspirées des gravures de la fin du 17è siècle.

Ses autoportraits, dans lesquels elle arbore les coiffures les plus extravagantes, compositions délirantes façon Marie-Antoinette, offrent, dans la profusion rococo des motifs et des couleurs, une manifestation de la plus absolue frivolité contre la plus certaine vacuité, du jeu contre le sérieux de la vie, de la démesure contre la misère.

Fruit d’un processus de création minutieux et original, les œuvres d’Yveline Tropéa requièrent des dessins préparatoires peints sur toile avant d’être brodés.
Au sein de l’exposition se mêlent de grands autoportraits à quelques récréations, ses « gâteaux », des carnets de croquis, quelques travaux d’études comme autant de précieux détails pour accéder à l’univers de l’artiste.

(Extrait de textes de Marie Deparis-Yafil)